C’est ici que je vis et travaille, à côté de Lacoste, un petit village du sud-est de la France.
La colline, rythmée par les terrasses murées de pierre sèche, était entièrement cultivée,
principalement de vignes et d’amandiers. Après quelques décennies, la nature a
lentement reconquit ces terres avec le retour d’arbres et de buissons.
Mon atelier n’a pas de murs, afin de laisser la poussière s’échapper du travail de la
pierre. Mon outillage est minimal, dans un contexte d’inspiration maximale, à travers
les saisons, face au Mont Ventoux.
Confort est crime, m’a dit la source en son rocher.
René Char
L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.
René Char
Trouver une pierre est un évènement en soi. Par des déplacements à travers la France ou l’Europe, chaque voyage devient une aventure découlant sur une découverte inconnue.
L’on ne connait jamais ce qui sera découvert, ni comment. Ceci est la première rencontre avec le bloc brut.
Ce fut formidable de découvrir le travail de Gabriel Sobin, en particulier dans le lieu unique qu’est sa maison à Lacoste, où ses sculptures sont si belles et méditatives. Les pierres sont éthérées dans leur suspension, avec une luminescence surnaturelle. Il est remarquable qu’elles ne montrent aucun signe du sculpteur, aucune trace visible. Un travail qui ne peut être réalisé autrement que par quelqu’un de profondément dévoué et passionné pour le matériau.
Kiki Smith